Samedi 14 juin - km 4220
Il pleut encore ce matin, adieu rando et petits oiseaux, nous changeons à nouveau notre itinéraire pour viser Rovaniemi et son musée Arktikum, au moins nous serons à l'abri. Et de toute façon nous ne devons pas trop nous en éloigner pour cause de nouvelle éventualité médicale, ô joie !

Nous reprenons donc la route 63 à 100 km/h, et 20 km après le départ de Ruka voyons notre premier troupeau de rennes tranquillement couchés dans un champ, quasiment sans cornes à cette époque de l'année. Nous n'avons pas de quoi stationner pour les prendre en photos, dommage car ce seront les seuls de la journée...

Ensuite c'est le passage du cercle arctique, Napapiiri, là "ils" ont prévu un petit parking !

Enfin, juste avant d'arriver à Rovaniemi nous longeons le village du Père Noël, si nous sommes très sages nous irons y jeter un coup d'oeil ce soir...

Mais d'abord le musée. C'est une très grande exposition consacrée à l'évolution de la Laponie et de ses habitants, de l'humain à la faune et la flore, tout à fait bien organisé et intéressant. Nous sommes entre autres interpellés par la richesse des costumes anciens, comment se procuraient-ils tissus et ornements ??? nous n'aurons pas la réponse aujourd'hui... Le musée manque tout de même d'informations détaillées sur les lapons eux-mêmes.

De plus il offre une connexion internet pour les ceux qui ont un site à mettre à jour...

Grand soleil quand nous sortons du musée. Nous allons passer quelques instants au village du Père Noël; justement il était en train de donner une interview... A part ça il y avait très peu de monde et l'ensemble n'est qu'une attraction touristique. Mais nos petits loulous ont semble-t-il apprécié la photo !

Enfin nous allons à Luosto pour dormir sur le parking de la mine d'améthyste et choisir demain soit d'aller la visiter soit de faire une rando, selon le temps.  Sur la route nous revoyons des rennes, chic je vais pouvoir orner la page de notre second chapitre !!!

Dimanche 16 juin - km 4560
Nuit parfaite, nous sommes tous seuls et bien tranquilles, mais rejoint au matin par dame la pluie. En fait toute la journée sera une alternance entre chaudes éclaircies et giboulées pleines de grêles...

Nous faisons les 2,5 km à pied pour aller à la mine. Qu'en dire ? s'il est vraiment intéressant de voir ce filon d'améthyste datant d'il y a une trentaine d'année, le reste est vraiment touristique dans le mauvais sens du terme. C'est cher, 14,5 €/ps, il y a très peu d'explication sur la découverte et l'extraction, on fait semblant de creuser pour trouver un petit caillou dans un tas de déchets, bref cela ne nous paraît pas incontournable !  le paysage est beau.

Après déjeuner nous décidons d'aller nous poser sous des trombes d'eau au camping de Sodankylä. Lessive oblige, et aussi pour ne pas trop s'éloigner de Rovaniemi, cela ne s'arrange pas trop vite mes affaires.
Ce camping est parfait, herbe très propre, emplacements arborés, internet, machines à laver à 1 euro et sèche-linge gratuit, accueil agréable, coût raisonnable : 24 € avec l'électricité.

Nous profitons d'une éclaircie pour aller à pied admirer la plus vieille église rustique du pays (dixit le Routard qui trouve tout toujours le plus quelque chose....). Elle est vraiment belle, comme un vieux chalet. Le cimetière est comme d'habitude étendu entre les arbres alentour.

Des gens marchent, courent et vélotent partout, dans tout le pays. Les pistes cyclables sont omniprésentes et aussi belles que les routes qu'elles longent. On aperçoit de temps en temps quelques nordic walkers...

Lundi 17, Mardi 18 et Mercredi 19 juin - km 4730
Back to Rovamieni, direction l'hôpital, très bon parking pour camper !!! ceci est une expérience autrement plus authentique que la visite du village du Père Noël ...

Lundi, attente, longue attente, très longue attente, pratiquement trois heures pour le passage obligé par un généraliste qui va confirmer qu'il faut bien aller au service ORL, mais comme on a tant attendu il est trop tard, ce sera pour demain...
Mardi : premier ORL, peut pas l'enlever ce foutu caillou, après midi second ORL, torture à fond et toujours pas parti, alors prise de rendez vous pour une opération le lendemain...
Mercredi enfin : attente et opération, le tout avec une courtoisie, un professionnalisme et du personnel aux petits soins et agréable, nous pourrions en prendre de la graine !!!

Par contre, and that is the question : comment payer les factures de soins (à priori du moins ce qu'il en reste après usage de la carte européenne de sécurité sociale, mais là ce sera les découvertes de notre retour) ??? pas sur place, il n'y a pas de caisse, plutôt en ville, dans une banque, mais laquelle ??? nous n'avons pas trouvé, après la visite de cinq d'entre elles ! Il semble que tout le monde ici paye ses frais médicaux par internet, qu'en est-il des mamies et papys non connectés ? bref, nous avons abandonné, et irons sur le site de l'établissement à la prochaine occasion, au moins pour lui envoyer notre question par mail...

Enfin je suis libérée et nous pouvons repartir à la conquête du Nord... vers 16h nous reprenons la route E 75, dépassons Sodankyla, et nous arrêtons pour la nuit à Tankaara, près du village reproduisant la grande épopée des orpailleurs ! Il pleut trop, nous irons le visiter plus tard.

Sur notre route, nous avons aperçu de très nombreuses habitations incrustées dans la forêt, toutes plus coquettes et pimpantes les unes que les autres, leurs jardins sont entretenus et fleuris à la perfection, ce n'est pas ce que nous attendions de la Laponie... plus au Nord sans doute.

Jeudi 20 juin - km 5010
Nuit sans souci, il fait presque soleil ce matin, vite un petit tour au village de l'or, type décor de cinéma, pas encore ouvert à 8h30 si bien que nous jetons un coup d'oeil gratuit mais il ne vaut pas les 5€ demandés normalement.

Puis direction Inari, et son musée de la culture Sami (ils n'aiment pas qu'on les appelle les Lapons). Visite passionnante, si on ne voulait en choisir qu'un c'est plutôt celui-là qu'il faudrait visiter que l'Arktikum de Rovaniemi.

Une immense salle est découpée en mois afin que l'on puisse bien suivre la vie selon l'évolution de la lumière du jour et la durée de la nuit. D'autres panneaux sont consacrés à l'habillement, les cultures, la faune, la flore, etc, c'est vraiment très bien fait.

Nous pouvons enfin examiner de près un tambour de chaman sami, objet du livre Le Dernier Lapon d'Olivier Truc que nous avons mis à notre programme de rentrée du club de lecture... on comprend bien mieux à présent !!!

La visite se poursuit en plein air par des reproduction d'habitats anciens, sachant qu'à présent ils ont choisi de vivre dans des maisons tout à fait aussi standardisés que les nôtres...

Puis nous nous posons à la caféteria pour nous connecter tranquillement !

Et encore un exemple de la gentillesse finlandaise, une hôtesse du musée à qui nous exposons le problème de paiement des factures, nous propose de lui remettre l'argent et de payer avec son propre compte internet. Super. Elle nous imprime les reçus, et le tour est joué.

Vendredi 21 juin - km 5350
Nuit parfaite. Il fait un temps couvert mais tendance éclaircie, le petit déj dominant le village est bien beletbon.

Nous redescendons au village pour acheter du crabe royal ! l'usine n'en vend pas directement, mais on en trouve dans les deux petites épiceries locales. Nous achetons 500 g surgelés pour 20 euros, heureusement qu'ils acceptent notre billet (!) car nous n'avons pas du tout encore pensé a acheter des couronnes norvégiennes...

Puis nous reprenons la route qui longe le Varangerfjord, la fin de la rive Sud (exposée au Nord) est toujours aussi lunaire et rocheuse. Toutes les petites anses sont garnies d'une ou deux maisons de pêcheurs, avec leur bateau, leur séchoir et la plupart du temps leur.... caravane ! contrairement aux Finlandais qui possédaient de nombreux camping cars, ici c'est la caravane qui règne en maître.

Par contre, dès qu'on reprend la E 75 sur l'autre rive du fjord, le paysage change à nouveau totalement. Ce versant est très vert, fleuri et beaucoup plus construit, toujours de maisons de bois peintes. Nous nous arrêtons pour déjeuner à côté de l'église en bois blanche de Nesseby, mais elle est fermée à la visite. Nous arpentons un peu la lande alentour avec jumelles et appareil photo pour aller observer nos premiers oiseaux, leur présence étant particulièrement abondante et protégée dans cette région.

Prochain arrêt, le camping de Vestre Jakobselv qui nous permet de faire les pleins et vidanges gratuitement et nous fournit plus amples informations sur les oiseaux, mais malheureusement pas de bouquins locaux exploitables.  Il nous propose aussi des tickets pour le tour en bateau au large de Hornoya mais en lisant bien le document, et un coup de fil le lui confirme, il ne faut surtout pas acheter cette balade pendant le week-end. En effet, au lieu de partir le matin et de revenir en milieu d'après-midi, le samedi et le dimanche c'est départ midi pour être de retour à 3h, soit très peu de temps dans l'île. Il a été honnête en nous le précisant. Deuxième bon point à son actif...

Nous nous arrêtons très brièvement à Vadsö pour chercher des sous, et atteignons enfin notre destination de fin de journée, Ekkeroy, presqu'île et observatoire réputé. Nous nous garons en bord de plage face au panneau d'information, avant d'entrer dans le village, car à l'intérieur circulation et stationnement ne sont pas évidents.

Nous sommes un peu crevés alors une petite pause, un scrabble (notre plus mauvais score depuis le début du voyage, moins de 600, fatigués disai-je...), et après dîner nous partons à la découverte de la falaise contre laquelle nichent des milliers de mouettes tridactiles, reconnaissables à leurs pattes et bouts des ailes noirs.  C'est absolument fascinant, on peut les regarder indéfiniment et nous ne regrettons vraiment pas notre détour.

Samedi 22 juin - km 5490
Nuit calme, il fait encore beau ce matin et nous sommes réveillés par de drôles de voix autour du camion. En fait ce sont des moutons qui ont élu domicile sous nos fenêtres... il y en partout ici, généralement par petites familles d'une brebis et ses deux ou trois agneaux. Ils ont remplacé les rennes pour le moment !

Nous allons faire le grand circuit (balisage bleu) autour de la presqu'île et au retour passons à nouveau chez ces dames à trois doigts (mais nous ne sommes pas arrivés à les compter...).  Un autre oiseau plus solitaire est très présent ici, l'huîtrier pie, ainsi que d'autres variétés dont nous ignorons le nom, dont l'une aime bien faire du rase-mottes sur nos têtes, brrr c'est impressionnant.

Après déjeuner nous avons d'autres envies d'oiseaux et montons jusqu'à Styltefjord où de très importantes colonies sont répertoriées. Malheureusement après le port il faut marcher plus de 11km dont toute la fin sur des rochers, on nous le déconseille... et aller les voir en bateau est d'un prix tout à fait prohibitif à moins d'être un groupe, ce qui n'est pas notre cas.  Nous faisons tout de même une petite balade au fond du fjord.  Route et fjord sont beaucoup plus sauvages et moins fréquentés que le long du Varangerfjord, ce qui nous plaît bien davantage et correspond enfin à notre idée de la Laponie !  Cet ancien port de pêche n'a pratiquement plus guère d'activité et les séchoirs à poisson sont vides... mais très photogéniques !

Mais nous n'avons pas perdu notre temps car la route pour venir jusqu'ici est tout simplement époustouflante; elle passe du stade arbres et maisons à une immense étendue lunaire bordée de neige, de lacs et de rochers, pour redescendre ensuite mi-route mi-piste jusqu'au fond du fjord. C'est moi qui conduisais, ce fut un vrai plaisir (sauf la piste).  Partout sont construites des maisons très dispersées, coquettes, avec généralement un petit bâtiment pour les toilettes sèches (comme tout au long de la route ici) et un autre pour le sauna... les motoneiges sont garés dehors. Il n'y a pas de clôture. Au départ nous pensions qu'il s'agissait d'habitations samies mais en fait ce sont des résidences secondaires de norvégiens ... Il y en a tout de même quelques unes qui servent l'été aux samis pendant que les rennes transhument.

Dimanche 23 juin - km 5695
Nous repartons de Syltefjord pour chercher du pain à Batsfjord la "grande ville" la plus proche. Mais le dimanche tout, mais vraiment tout est fermé... La suite de l'itinéraire est prévu en direction de Berlevag, encore de la route magnifique, avec étape à Kongsjord où nous trouvons du pain tout chaud, mais pas seulement, à l'épicerie buvette cadeaux un peu rétro située à l'entrée du village. Nous nous laissons aussi tenter par du saumon fumé par le patron, on nous en a fait goûter et nous n'avions jamais mangé un tel nectar... malheureusement il ne se conserve que quelques semaines et nous ne pouvons en rapporter à la maison. Mon mari m'offre une belle veste en laine, entièrement doublée jusqu'au bout des manches, c'est une vraie bouillotte, que du bonheur !!!

Un km plus loin nous nous arrêtons à Veines, petite presqu'île ne comportant que quelques maisons. En marchant sur la colline qui la domine, nous pouvons avoir une vue à 360° sur le fjord et la mer de Barents... le soleil brille, il y a beaucoup de vent, tout va bien.  Les oiseaux sont aussi au rendez-vous, ainsi que, une fois encore, de nombreux vestiges de forteresses érigées par les allemands en 1944, dont la plus surprenante jusqu'ici, un tank carrément  abandonné au bord d'une falaise !!!

Ensuite nous poursuivons cette belle route, d'abord jalonnée de colonies d'oiseaux puis de rochers déchiquetés et sinistres, pour arriver à Berlevag, pendre quelques informations au camping et aller nous poser 9 km plus loin au départ de la balade vers Tanahorn que nous voulons faire demain matin. Si le temps, qui s'est dégradé d'un coup, veut bien se réchauffer à nouveau...

Lundi 24 juin - km 5820
Au réveil le temps ne sait pas trop quels habits revêtir alors nous faisons le pari qu'il tournera au beau et gagné ! nous faisons la magnifique rando vers Tanahorn par un bon sentier en pente douce, bien balisé de bâtons visibles de loin, jusqu'au toit du monde à .... 200m d'altitude !!! Il faut de bonnes chaussures pour les cailloux de la dernière grimpette mais quel panorama à l'arrivée, le delta de la Tana et la mer de Barents ainsi que la presqu'île de Gamvik nous en mettent plein les yeux. En chemin nous rencontrons de nouveaux oiseaux, dont Gabriel dessine les détails à défaut d'avoir un bouquin sous la main...

Après déjeuner nous hésitons entre deux façons de descendre vers Karasjok et Kautokeino et ne choisissons peut-être pas la plus belle (non sans regrets, mais nous avons l'impression que le temps nous est compté...) mais certainement la plus courte et néanmoins bien intéressante. En effet, la route E6  longe continuellement la spectaculaire vallée de la Tana et nous permet de voir, en regardant vers la Finlande,  de nombreuses habitations samies et leurs habitants sur leurs canots de pêche.
En chemin, nous avons fait le petit crochet par Utsjoki en Finlande pour faire le plein d'essence, moins cher qu'en Norvège mais bien cher tout de même !

Arrivés à Karasjok, nous nous garons sur le parking du musée et centre d'information Sami, bien touristiques sans doute mais nous verrons à y prendre de la documentation sur la région demain.  Ce centre offre une connexion libre, nous allons mettre le site à jour... MAIS nous sommes bien arrivés au coeur de la Laponie, il fait chaud, 25°C environ, et les moustiques sont bien là eux aussi ! heureusement que nous avons installé une belle moustiquaire à la porte du fourgon... Impossible donc de rester sur la terrasse du café, nous verrons demain à l'intérieur quand il sera ouvert.

Mardi 25 juin - km 6160
Et en effet, c'est beaucoup plus agréable dans ce grand bâtiment abritant café, point info, artisans (souffleurs de verre, bijoutier sur argent, etc.) et magasin de souvenirs.  Malgré toutes les précautions, moustiquaires, répulsif, je me suis fait piquer dans le cou, quand c'est un moustique passe encore cela ne dure pas trop, mais quand c'est une autre bestiole indéterminée, mes réactions perso en font de véritables problèmes... heureusement qu'anti-allergique et polaramine sont du voyage !

Nous faisons un tour à pied dans Karasjok, jusqu'à la vieille église (encore fermée, dommage) et jusqu'au parlement sami, bâtiment moderne à l'architecture en bois originale. On ne peut le visiter sans guide à heure fixe, nous y retournerons donc à 12h30.

Entre-temps nous allons faire les servitudes à l'aire gratuite située derrière la station Shell (jamais un voyage n'aura comporté autant de services à notre disposition, nous craignions le pire pourtant) à côté du Coop où nous achetons du pain, que nous trouvons meilleur (et plus croûteux) que le pain finlandais..

La visite du parlement est assez rapide, avec quelques explications en anglais au milieu du dialecte sami et du norvégien.  La salle du conseil est décorée d'une grande peinture bleu et or censée représenter un feu au milieu des ondes de ricochets de pierres dans l'eau... dixit la guide.

Quelques km après la sortie du village nous voulions parcourir le sentier culturel "riche en vestiges historiques" de Assebakte mais la pluie se déclare pendant que nous laçons nos chaussures et ne cesse pas réellement malgré notre attente, tant pis nous abandonnons sentier et moustiques à leur triste sort.

Nous avions décidé de parcourir le Finnmarksvidda et ne sommes pas déçus par cette immense steppe traversée pour descendre à Kautokeino. La (ou le ?) vidda comporte d'innombrables lacs et autres cours d'eau, il fait beau, c'est agréable bien qu'un peu monotone.  Plus surprenant, la route est par endroits bordée de dunes de sable.

La ville de Kautokeino elle-même est très étendue, toute en maison de bois de toutes les couleurs comme d'habitude, sans vrai centre à part un ensemble de bâtiments "administratifs" poste banque police etc. à côté d'un supermarché. Nous ne trouvons pas le bureau de la police des rennes... Nous avons la chance de pouvoir visiter l'église, dont bancs chaire et autel sont en bois peints de couleur vive.  

Mais comme il n'y a pas grand chose d'autre à faire (le musée en plein air nous paraît bien moins attrayant que celui d'Inari), nous reprenons la route encore une fois jusqu'à Enonteikö, en Finlande, où nous nous posons pour la nuit près du magasin K pour refaire le plein demain de légumes frais à prix abordables et de vin chez Alko (d'où vient cette exclusivité ?).

A peine passée la frontière finlandaise, nous avions rencontré notre premier "vrai" troupeau comportant plusieurs centaines de rennes se baladant tranquillement dans la steppe à bouleaux...

Et toujours cet habitat très dispersé, mais même à mille lieux d'un village et complètement isolées en forêt, les maisons sont aussi opulentes que si elles se trouvaient en milieu résidentiel !

Mercredi 26 juin - km 6380
Nuit calme, après une intense chasse aux moustiques qui entrent sans cesse par on ne sait où GRRRR ! Il fait super beau ce matin, on en envoie un peu en France où la météo semble souvent plus tristounette !

Nous quittons le village sur la 93 jusqu'à Palojoensuu (ça c'est juste pour donner un aperçu des noms finlandais à coucher dehors) puis obliquons vers le Nord Ouest sur la E8, de toute beauté, qui remonte toute droite, mais vraiment droite, vers les "vraies" montagnes en suivant la Konkamaaven... et nous atteignons le lac de Kilpisjarvi, long de 20 km et superbement encadré. Les conifères ont refait leur apparition, le paysage a encore une fois drastiquement changé, et la neige est bien accrochée sur les sommets.

Nous faisons halte pour déjeuner, puis une petite rando sur le Slimvaara qui domine le panorama, on aperçoit presque le point de frontière commun à la Suède, la Norvège et la Finlande.   Il fait toujours soleil mais la température s'est nettement rafraîchi, chic ça fait enfin fuir les moustiques.
Nous signons le livre d'or placé dans une jolie boite rouge au sommet de ce petit mont à 700m d'altitude.

Après ce bol d'air, nos derniers rennes et un plein d'essence, nous quittons définitivement la Finlande et atteignons le Storfjord, pour le contourner et remonter vers Lyngeseidet. En fait nous trouvons un petit espace vert en contrebas de la route avant d'arriver à cette commune, au bord de l'eau, c'est un rêve. Mais nous ne voyons pas de baleines, juste des gens qui croient en voir.... et des canards bien tranquilles sur cette immense étendue d'eau.

Jeudi 27 juin - km 6640
Nuit calme, au réveil l'eau du fjord est totalement lisse, et rien que des canards !  Il fait très beau, le soleil brillera toute la journée et toute la nuit suivante...

Nous reprenons notre jolie route jusqu'à Svensby et de là le ferry vers Breivikeidet (130 NOK), dont nous atteindrons directement Tromso pour faire le plein de GPL (toutes les adresses norvégiennes sur ce site interactif fort bien conçu...).  Cette opération faite, nous retournons vers le centre et le port où nous avions accosté il y a trois ans à la fin de notre croisière vers le Cap Nord.  Deux bateaux sont prêts au départ, l'Hurtigruten et un d'une autre compagnie, à peu près de la taille raisonnable du nôtre...

La visite de Tromso est agréable et relativement rapide. Nous avons la chance de pouvoir pénétrer dans l'ancienne cathédrale en bois car il y a un concert à 17h, il semble qu'elle ne soit pas souvent ouverte à la visite sinon.  La nouvelle, toute blanche et dite arctique, s'aperçoit de l'autre côté du pont. Les ponts de Tromso sont très arqués pour laisser passer de gros cargos et bien reconnaissables.  

A signaler du personnel vraiment compétent à l'office de tourisme (sur les quais), qui nous renseigne bien sur les plus beaux itinéraires à suivre et aussi... sur les safaris baleines qui nous tentent bien. Notre choix se porte sur celui de Sto, conseillé également par un voyageur croisé en Finlande, qui offre un voyage durant toute la journée (au lieu de 3h à Andenes pour sensiblement le même prix) avec en plus la découverte de falaises abritant diverses variétés d'oiseaux.  L'hôtesse de l'office se charge de notre réservation pour lundi prochain.

En quittant Tromso, nous allons à Sommaroy, par le route 862 Nord (en prévoyant de rentrer par la 862 Sud et finir ainsi la boucle - chose incroyable, la carte Michelin Norvège n'indique que la route Sud, pourtant plus secondaire que celle du Nord !!! on leur enverra un mail au retour....  Bref la route et l'arrivée à Sommaroy nous transportent au paradis, un bout du monde environné d'eau et de montagnes, une beauté à couper le souffle dans une sérénité extraordinaire. Malheureusement il semble que l'octroi des permis de construire s'intensifie, bien sûr il y a de la place mais cela n'aura sans doute plus la même tranquillité dans dix ans.

Nous nous garons dans un recoin près d'une petite jetée de bois, en compagnie d'un pêcheur slovaque et de son fils qui rejettent à l'eau leurs poissons jugés trop petits, non sans nous les avoir proposés... mais je ne me vois pas vider découper cuire du poisson dans le camion, à la maison non plus d'ailleurs !

Après avoir repéré les meilleurs points de vue, nous allons nous coucher en réglant la sonnerie du téléphone sur 1h du matin... et hop debout pour aller voir le soleil de minuit. C'est un peu difficile de se relever mais en vaut mille fois la peine, nous n'avons que quelques pas à faire pour être éblouis, sans oublier les lunettes de soleil... En fait cela fait des semaines qu'il fait jour toute la nuit, mais là, tout au Nord et avec une vue dégagée sur la mer, on le voit lui en personne rester debout, et non plus juste son éclairage !!!

Vendredi 28 juin - km 6830
Nuit calme après cet intermède. Nous profitons encore un peu de ce coin parfait... avant de reprendre la route vers un autre bout du monde, un peu ambitieux car ce furent 250 très longs kilomètres ! contourner les fjords n'implique jamais une ligne droite d'un point à un autre et il nous fallut beaucoup de temps; tous arrêts pittoresques inclus (par exemple des gravures rupestres en plein air vers Bakkejord), pour atteindre Mefjordvaer, à une extrémité de l'île de Senja.

Nous avions d'abord terminé la boucle de la 862 au sud de Summaroy, puis emprunté la 868 qui nous fait traverser la mer par un tunnel à Vikran; nous l'avons laissée pour passer par Aursfjordbotn admirer le mécanisme ancien en bois d'une scierie entraînée par l'eau du torrent, puis Oldsborg et remontée par la 855 sur Finnsnes (mais l'aire de service n'a plus d'eau) et enfin Senja.  Maintenant que nous avons compris que Gravelund voulait dire cimetière, il est encore plus facile de faire le plein d'eau potable sur le chemin. Nous comprenons que Botn veut dire fond du fjord. Et Vaer pointe à l'extrémité du fjord ???

Medfjordvaer et la route qui y mènent constituent une grande surprise; on se croirait à Chamonix par exemple sauf que... on est au niveau de la mer ! Pics, aiguilles rocheuses, cirques immenses, neige à moins de 100m d'altitude... on croit rêver !  

Nous nous étions garés sur le parking juste avant la jetée et voyons tout à coup passer un énorme bus rouge, qui décharge toute une sono et un matériel de spectacle à quelques mètres de là. Parallèlement nous voyons tout le village monter vers une salle située juste au dessus de nous. Renseignements pris (l'anglais est vraiment courant en Norvège, ça aide) il va y avoir une pièce de théâtre (qu'on nous déconseille car tout en norvégien bien sûr !!!) suivie d'un concert en plein air...  Il ne nous en faut pas plus pour décamper et repartir en arrière faire escale dans le calme de Senjahopen.

Samedi 29 juin - km 7080
Nuit calme avec les mouettes et les huîtriers pie (ces derniers toujours aussi solitaires mais un peu agressifs par ici).  Nous avons prévu de retourner à Mefjordvaer faire deux petites balades de faible altitude pour admirer encore ces paysages, mais au réveil un brouillard épais nous transporte dans un port sans relief alentour ! cela nous laisse le temps de régler une petite frayeur, plus de production d'eau chaude et webasto clignotant : plongée frénétique dans la documentation, ouf le changement du fusible 15A suffit à tout remettre en ordre.

Et donc le temps s'est découvert, et nous voici revenus au village, encore en fête mais plus paisible. Nous croisons des pirates en pleine action, des gamins costumés, sentons des odeurs de barbecue... rien qui ne nous empêche de grimper sur le petit mont dominant la baie de 100 m. Puis de prendre le sentier vers l'autre pointe, très bien balisé mais malheureusement si mal entretenu dans sa dernière partie que la végétation masque trous et pierres et nous craignons une entorse qui gâcherait la suite du voyage... nous rebroussons chemin à regret.

Nous avons le temps de discuter avec un Monsieur habitant Oslo mais natif d'ici et revenant passer ses vacances dans sa maison de famille. Il nous explique que, quand il était enfant, il n'y avait pas de route d'accès praticable l'hiver et qu'ils étaient totalement isolés pendant l'hiver. Ils mangeaient du poisson de leur pêche tous les jours, faisaient pousser des légumes et élever quelques bêtes ! En cas d'urgence, c'était 7h de bateau pour Tromso..

Nous quittons l'île de Senja en terminant la boucle par le Sud, repassons à l'entrée de Finnsnes pour prendre la 86 vers Bardufoss puis la E6 jusqu'à Gratanger. Et de là nous empruntons la 825, peut-être la plus belle route depuis le début de notre trajet. Entre fjords, montagne et campagne, c'est une splendeur...

Nous cherchions un camping pour faire une lessive et en trouvons un juste à la fin de la route, aux installations moyennement opérationnelles mais suffisantes toutefois.  La connexion internet fonctionne... de temps en temps !

La suite de nos aventures est au chapitre 3...