Tour complet du Portugal - du 6 avril au 7 mai 2011

Notre monture : un fourgon Renault Master de 5m40, même que c'est la raison pour laquelle on avait reporté le voyage il y a deux ans, et que cela nous permet de passer partout en montagne et en petits villages...

 

Avant le parcours, nos impressions :

 

  • Les portugais sont des bosseurs, on le savait, mais pas à un tel point. La retraite est à 65 ans, mais ils travaillent toujours et encore, nos 35h doivent les faire bien rire (une guide nous disait avoir trois emplois pour payer les études de ses fils...). Tous les métiers du bâtiment et des TP sont bien sûr à l'honneur, mais les travaux agricoles sont aussi bien représentés dès qu'on passe la banlieue de la ville.
  • Les paysages sont à couper le souffle; l'Alentejo est dans notre cœur supplanté par le Nord...
  • Les dépenses européennes sont somptuaires... no comment ! on en reparle tout au long du voyage.
  • Il n'y a plus de dépaysement à franchir la frontière du Portugal, mis à part dans la vie des petits villages reculés; l'européanisation a fait son chemin. Toutes les marques connues sont bien représentées.
  • Les niveaux de prix nous paraissent bien élevés pour le revenu moyen des habitants (essence et produits de grande consommation, notamment).
  • Il y a des personnes d'un certain âge qui parlent français, parce qu'elles ont travaillé en France ou ont eu de la famille qui y a passé du temps - mais cela a tout à fait disparu chez les jeunes !
  • Nous n'avons jamais pris l'autoroute pour bien profiter de tous les aspects du pays, et oui le fourgon était une bonne idée, on n'aurait jamais pu remonter la vallée glaciaire de la Serra Estrella autrement !!!
  • Le problème du gaz enfin qui intéresse beaucoup de monde : lorsque notre première bouteille a été vide (ce sont deux petites vertes de 6 kg), nous avons cherché cherché cherché... jusqu'à ce qu'un revendeur BP nous signale un revendeur de gaz Esso à Evora qui disposait de petites bouteilles de propane de 7 kg. A la fin du séjour, nous avons voulu rendre la dite bouteille et récupérer la consigne (25 € tout de même) et avons cherché cherché cherché un autre revendeur Esso dans le nord du pays - nous avons fini par le trouver à Braga, mais il n'a pas voulu nous la reprendre en nous disant que chez lui la consigne c'était 5 € ! bref, pour l'amortir, nous l'avons échangée contre une pleine (15 € les 7 kg, moins cher qu'en France) et continuons ainsi notre collection de bouteilles de gaz européennes ...
  • Quant à l'eau propre, nous avons fait le plein dans les stations en achetant de l'essence (ne pas remplir le réservoir est un bon moyen d'y retourner chercher de l'eau, merci pour l'astuce); l'eau grise se vidange au dessus de toutes les grilles disponibles partout; les K7 ce fut soit au camping, soit dans de vraies (rares) aires de service, généralement très bien.

 

Et voici le déroulement de notre voyage :

 

Mercredi 6 avril 2011 (tiens, quel beau cadeau ...)

 

Départ 10h30 de Foix, via St Girons, St Gaudens et l'autoroute. Grand soleil.

 

Arrivée à Burgos à 18h30, et stationnement calle Obispo Mauricio, à deux pas du centre ville. Petit sprint pour arriver à l'office de tourisme avant la fermeture et obtenir un plan de la ville. Et première visite, du Cid partout, des paseos et des promeneurs et de l'animation dans toutes les rues entourant l'incroyable cathédrale...

 

Après un dîner dans un petit bistro avec menu du jour à 12 €, nuit très calme dans ce pâté de maisons toutes sur le même modèle avec grand porche et jardinet, plus ou moins bien entretenues.

 

Jeudi 7 avril

 

Nous sommes d'attaque pour aller visiter la cathédrale, c'est immense et très décoré, mais on ne ressent plus le gigantisme tel qu'on le voit de l'extérieur. A noter le tombeau de Rodrigue et de Chimène, l'escalier doré et son carrosse, la chapelle des connétables...

 

Puis nous montons au castillo, fermé en semaine mais de toute façon c'est le point de vue sur la ville qui est intéressant !

 

et nous redescendons le long des murailles en parcourant des quartiers flambant neufs tout autour du centre historique.

 

Faisons le tour de la maison du cordon, passons sous divers arcs, et achetons du pain pas bon du tout... vivement celui promis au Portugal !

 

Enfin vers 15h30 nous quittons la ville direction Salamanque, où nous nous garons sans problème sur le petit parking indiqué par les ccaristes au bord du Tormes, juste en face des cathédrales. Immédiatement nous partons à l'assaut du quartier cathédrale-université, on ne distingue même plus les uns des autres tellement cet ensemble doré nous absorbe.

 

Nous finissons par un verre sur la plaza mayor juste à l'heure où tout le monde applaudit son illumination, elle est noire de monde, les vieux aux terrasses des cafés, les jeunes assis par terre au milieu !!!

 

Dans les rues historiques un groupe de jeunes français nous fait plutôt honte en tonitruant une marseillaise totalement déplacée...

 

Et un vétérinaire nous surprend par un lâcher de pigeons bleus et roses, du jamais vu en matière d'OGM !!!!

 

Nous redescendons dîner au camion vers 22h, par des rues et des églises et des colonnes éclairées, c'est une splendeur.

 

En route nous avons commencé à admirer les cigognes, leurs gros nids perchés même sur ... une grue de chantier, et les leurres (sortes d'enseignes de cigognes en métal) destinés à les attirer ???

 

Vendredi 8 avril

 

Nuit tranquille bien qu'on entende un peu de circulation. Aujourd'hui c'est l'intérieur de l'université qui nous intéresse. Et nous ne sommes pas déçus, mis à part le fait que la bibliothèque ne s'admire que derrière un sas vitré... , chapelle, salles de cours, cloître, tout est magnifique.

 

Nous visitons également et dans le désordre : le monastère de Santa Clara et son plafond de bois caché par une voûte en béton, le monastère de San Esteban, des palais, la maison de las conchas (merci le wifi de la bibliothèque), re la plaza mayor et les halles, etc. comme d'habitude, nous marchons en tout sens dans les rues et patios du centre ville.

 

Nous repartons vers 17h direction le Portugal, mais en changeant nos plans : c'était trop tout droit pour aller à Guarda, nous montons pour passer la frontière à Barca de Alva, par un grand pont surveillé par deux policiers des frontières qui étaient bien contents de nous voir car nous étions les seuls passants par là de l'après midi...

 

Sortie d'Espagne et entrée au Portugal dans un paysage collineux et tournicotant de toute beauté. Nous montons dormir sous les ruines de Castelo Rodrigo, où le gâchis de subventions européennes à l'état pur - une restauration totalement disproportionnée, des belles pierres certes, une belle illumination rien à dire, mais à quel prix ??? !

 

Samedi 9 avril

 

Nuit calme auprès d'un autre camion français, mais beaucoup de vent.

 

On redescend du nid d'aigle, pour aller voir deux autres villages à vestiges de château : castelo bom et castelo monte, ce dernier ravissant où nous faisons une longue halte déjeuner. Nous avons droit aux explications d'une petite vieille qui a gardé les chèvres toute sa vie, la fabrication du fromage ayant été la principale "industrie" du coin.

 

Prochain arrêt Guarda, à 1000 m d'altitude, venteux, ça caille un peu. Le centre ville historique est axé autour d'une cathédrale en granit, on dirait une forteresse sur une place majestueuse. Un petit tour dans les ruelles de l'ancien quartier juif, une visite au centre commercial pour trouver l'improbable chargeur de batterie du reflex de Gabriel, et nous voilà repartis vers le sud et la formidable route de la Serra Estralla - nous n'oublierons pas la vallée glaciaire, nous nous sommes trouvés nez à nez avec deux cars (qui ne devraient pas avoir le droit de l'emprunter) et donc obligation de reculer jusqu'à un endroit à peine plus large que les autres pour qu'ils puissent nous croiser en nous frôlant.

 

Mais à part ça c'était grandiose. On aurait aimé dormir en haut, mais à 1600 m d'altitude et dans l'incertitude de pouvoir remplir notre bouteille du gaz nécessaire à nous chauffer, nous avons préféré redescendre, avec regret !

 

Pour passer Covilha et aller dormir à Castelo Branco, près d'une école, parking sûr mais la nuit du samedi au dimanche les portugais entrent et sortent beaucoup ..

 

Dimanche 10 avril

 

Quelle riche journée...

 

Castelo branco ce n'est pas que les jardins épiscopaux leurs statues et leurs bassins, c'est le castelo (c'est là qu'il aurait fallu dormir), les vieilles places et ruelles garnies d'orangers, le linge qui sent bon pendu dans la rue, et tous ces petits vieux qui ne peuvent plus sortir faire leurs courses tellement c'est pentu...

 

Sur les conseils d'Alberto, nous allons pique-niquer au bord du lac de barrage de Povao, un super coin vraiment, avec de l'eau et la possibilité de faire la vidange K7. Il y a un peu de monde car on est dimanche, mais globalement nous sommes surpris par le peu de portugais sur les routes, et il n'y a pratiquement pas de deux roues.

 

Ensuite, Castelo vide nous surprend également, au dessus de la grande place aux trois églises blanches, la visite des ruines du château, du quartier médiéval et de l'ancien quartier juif avec sa synagogue-musée nous font passer un long moment passionnant. De là on aperçoit Marvao, notre prochaine étape.

 

Qui est tout aussi extraordinaire, comme un château cathare village et château sont agglomérés au rocher, on ne distingue plus la muraille de la pierre. Le chemin de ronde est incroyablement restauré et on fait le tour avec un panorama infini à 360°.

 

Lundi 11 avril

 

Nous avons dormi à l'intérieur de l'enceinte, super sauf les pavés dès que les premières voitures sont arrivées ce matin !

 

Il nous reste à visite le château, sous le soleil qui brille encore.

 

Et quelle visite, nous n'avons jamais rien vu d'aussi totalement restauré, les ouvriers y travaillent encore et pour un moment... c'est là encore pharaonique, ils pavent à l'ancienne, refont des cours en marbre, la citerne voûtée est elle aussi en travaux, bref, le détour par ce village est vraiment un bon plan.

 

Nous en repartons vers le sud à midi, et là le paysage devient plus plat, plus monotone, mais il y a toujours quelque chose à voir, notamment les maisons blanches à encadrement généralement ocre dans les villages que nous traversons.

 

Nous passons par Elvas et son aqueduc à quatre étages, encore en service.

 

Puis nous voulions visiter le palais ducal de Vila Viçosa, hélas nous n'avions pas encore eu l'occasion de savoir que grand nombre de lieux historiques est fermé le lundi ! nous déjeunons à côté du mirador et parcourons tout de même la ville jusqu'au château fort. Nous commençons à nous enivrer des odeurs de fleurs d'oranger, si suave ...

 

En repartant nous traversons un "champ" d'ateliers de marbre dont les déchets s'entassent tout autour en terrils...

 

Enfin nous atteignons notre prochaine étape Evora, classée au patrimoine de l'humanité, en prenant le boulevard périphérique nous sommes arrivés sur un gigantesque parking de voitures et cc, ce n'est pas un joli coin de villégiature mais cela fera l'affaire d'une nuit.

 

Après un rapide dîner pour reprendre des forces, nous allons faire une première reconnaissance de la ville, qui nous déçoit un peu : beaucoup de délabrement, des rues sales, assez peu de belles vieilles pierres (bon évidemment il y a les colonnes du temple romain ...).

 

Après un verre sur la plaça Giraldo, surprise en revenant au camion, il n'y a quasiment plus personne sur le parking et les policiers s'assurent que les retardataires quittent bien les lieux. Nous trouvons un super refuge sur le parking d'un petit ilot d'immeubles, calme et propre.

 

Mardi 12 avril

 

Nuit bien calme et grand soleil encore ce matin. Sans se presser nous repartons trouver les richesses d'Evora. En commençant par l'église Sao Francisco, gothico-baroque, bien dorée et avec quelques azulejos. Mais le clou est la chapelle adjacente (entrée 2 € par personne + 1 € pour prendre des photos) dont les murs sont constitués d'ossements retrouvés et disposés là au XVIème siècle. Macabre à souhait et impressionnant. La salle capitulaire attenante est recouverte de magnifiques azulejos bleu vif.

 

Ensuite Madame se pose sur un banc pendant que Monsieur part à l'intérieur de la cathédrale. Il fait très bon, il n'y a plus cet air frais qui nous saisissait jusque là en sortant chaque matin.

 

Et puis nous allons entrer dans la partie de l'université qui se trouve dans l'ancien collège des jésuites, que c'est beau ! des carreaux peints partout, un patio à colonnades, de belles salles de cours, des étudiants et des visiteurs qui viennent peindre le décor...

 

Après un grignotage de beignets de morue, nous reprenons notre route vers le sud, mais loupant la route de Monsarraz nous filons droit sur Moura, surtout pour ... faire le plein d'huile pour toute la famille, il paraît que c'est la meilleure du pays ! Puis nous atteignons notre étape du soir, Serpa, petit bourg très agréable . Nous nous garons contre le jardin public qui nous repose bien au frais. Visite rapide après dîner, tout est fermé et l'éclairage est moyen. Nous ferons les photos demain.

 

Mercredi 13 avril

 

Une semaine déjà ! nuit très calme, grand soleil. Il commence à faire chaud.

 

Nous refaisons donc un petit tour de ville et achat du fromage et des petits gâteaux locaux.

 

Là comme ailleurs nous constatons de visu que le maçon portugais n'est pas un mythe... tout et partout il y a des travaux, maisons rues monuments places, généralement avec remise en place de pavés à l'ancienne..

 

Puis nous reprenons la route du sud qui va s'avérer un tantinet tortueuse au gré de nos envies et des splendides paysages qui s'offrent à nous ...

 

D'abord nous sommes allés visiter les anciennes mines de Mina de Sao Domingo : un Pompeï du 20ème siècle comme l'appelle à raison le routard. Abandonnée en 1968, la carrière de cuivre est entourée d'une passerelle pour la regarder sans s'approcher des eaux rouges et contaminées, et tous les anciens bâtiments et infrastructures sont béants et en ruine à ciel ouvert. Dantesque et impressionnant, et triste aussi car le nombre d'emplois ici, bien qu'insalubres en partie sans doute, a bien dû faire vivre un très grand nombre de familles.

 

La touche rigolote c'est l'ancien atelier de réparation de voitures, une ruine qui affiche encore "nao recibem cheques"...

 

Ensuite comme nous avons très chaud et sec, nous cherchons un coin au frais pour déjeuner que nous trouvons... en Andalousie, au bord du canal du Granado après le barrage de Pomarao !!! Tours et détours au milieu de collines recouvertes de cistes blancs et genêts jaunes avec quelques touches de bleu et de rouge par ci par là, un vrai tableau d'impressionniste.

 

Il y a toujours une petite brise qui fait tourner des forêts d'éoliennes... et voleter des nuées de cigognes.

 

Ensuite encore, nous remontons pour voir la fameuse tendance antico-islamique de Mertolà, il fait encore plus chaud et plus sec, vite une bière et un jus d'orange pressée (on en a jamais bu d'aussi bon) et on repart en faisant le crochet par Alcoutim pour suivre le rio Guadiana jusqu'à Odeleite, encore une splendeur.

 

Enfin les derniers km pour toucher la côte... et des amas de cc sur des parkings bitumés brûlants... nous passons notre chemin sans nous arrêter à Castro Marim et allons nous poser d'abord à Punte Verde. Premiers pas dans la mer et dîner rapide avant de décider que la sécurité étant insuffisante nous allions tenter la grande esplanade de la plage de Manta Riota. C'est absolument parfait, plusieurs centaines de mètres de long arborés et pavés, en bord de dune, une douzaine de cc posés ça et là, et le seul bruit de la mer.

 

Jeudi 14 avril

 

Nuit calme, grand soleil au réveil, comme d'hab !

 

Ménage, bullage et balade sur la plage puis en route pour Faro.

 

En route, nous nous arrêtons le ventre creux au port d'Olhao et trouvons sur une placette au milieu des ruelles piétonnes une bonne adresse du routard (qui du coup remonte dans notre estime !) : Via & Val, menu à prix fixe (8,5 €) incluant pain olives p.de terre salade açorda et poissons grillés à volonté... frais copieux et délicieux. Gabriel a quand même trouvé la place d'ajouter un dessert, un "Molotov", sorte d'île flottante où il n'y aurait qu'une grosse île inondée de caramel ...

 

Repus nous attaquons Faro (parking sur la gigantesque place Sao Francisco en bord de vieille ville) heureusement par vent frais et rues ombragées. Visite sympa mais bon, on peut éviter ce détour. A part la place de la cathédrale, l'intérêt nous a semblé limité, notamment car le musée de la marine ferme à 17h et c'est lui que nous convoitions. Nous ne nous attendions pas à ce genre d'horaire et aurions dû commencer par là...

 

Ensuite, las de faire des aller-retours entre la RN 125 et les plages bétonnées, nous décidons de filer directement au-delà de Lagos, c'est un peu long en direct, et nous nous posons dans le petit bourg de Luz, sur le parking en face de la plage, c'est très sympa et le coin est joli.

 

Après dîner, nous arpentons la très belle "promenade des anglais", c'est bien le cas, le coin est bourré d'anglais et de resto avec Heinz beans et autres délices grand-bretons !!! des fois qu'on voudrait manger un fish & chips, pour changer de la morue à la portugaise...

 

Vendredi 15 avril

 

Nuit moyenne, moteurs et autres releveurs de poubelle ont troublé notre sommeil. Grand soleil et belle plage sont toujours là cependant. On en profite un peu avant de partir.

 

Puis c'est une superbe journée de mer et de paysages à couper le souffle avec des fleurs de couleurs vives en prime : Sagres, la praia de Beliche et le cap St Vincent (servitudes au camping au passage), Carapeitara et la praia de Bordeira et les premiers surfeurs, Arrifana une des incontournables du surf, enfin Odeceixe et sa plage enfoncée dans la côte. Nous dormons tout en haut de la falaise, c'est grandiose.

 

Samedi 16 avril

 

Nuit parfaite, un bon coup de fraîcheur au petit matin mais le soleil nous réchauffe vite.

 

Après avoir encore profité de la vue sur cette jolie baie, nous faisons un détour par la serra de Monchique et Foia, le plus haut sommet à 902 m ! panorama à 360°, et un vent qui nous empêche de déjeuner dehors. Le site est aussi une base radar militaire + une foultitude d'antennes comme nous en avons vu sur toutes les hauteurs du pays.

 

Nous repartons par une route bordée de chênes liège déshabillés sur 2m de hauteur environ, on n'en voit plus trop chez nous, et traversons d'immenses forêts d'eucalyptus, hum ça sent très bon. Nous reprenons la côte vers le nord, traversons Santa Clara a velha et son ancienne fontaine bien entretenue, entourée de tables et d'un barbecue que les pique-niqueurs du dimanche laissent nickel en repartant...

 

Et nous roulons, roulons, jusqu'à notre prochaine étape, Almograve, pour passer la nuit sur la falaise dominant une plage très agitée et rocheuse mais spectaculaire. La mer fait un bruit d'enfer et finalement nous ne dormirons pas très bien !!!

 

Dimanche 17 avril

 

Le lever du soleil est magnifique. Et la journée riche de quelques belles surprises :

 

En montant tout droit vers le nord, nous nous arrêtons pour visiter les fouilles romaines de Mirobriga, à côté de Santiago da Cacem, impressionnantes. Un immense site, de très beaux restes de grands thermes, du forum, des maisons, des échoppes, encore quelques murs peints, un pont magnifiquement préservé, des conduites d'eau, quel plaisir ont dû prendre les chercheurs ! il y a sûrement des trésors encore à découvrir tout autour mais il faut bien laisser quelque terre aux cultivateurs ... Nous n'avions pas bien regardé le panneau à l'entrée -nous étions entrés à midi pile et à 13h quand nous avons eu terminé toutes les issues étaient fermées car le site est clos de 12 à 14h; nous avons dû escalader la grille... ohlalala papy mamie même pas déchiré fond de culotte !!!

 

Ensuite nous cherchions une plage pour buller un peu tranquillement, un dimanche, pensez donc, tous les portugais s'y entassent, les voitures sont garées sur des centaines de mètres au long de la route, bref la plage visée, Portinho de Arrabida est quasi inaccessible. Nous laissons le cc sur la route et allons tout de même passer un moment dans un café au bord de l'eau pour souffler et lire au frais. Le coin est superbe, avec la serra da Arrabida qui domine au-dessus et que l'on traverse en repartant pour chercher asile de nuit ailleurs.

 

Et c'est la troisième bonne surprise, le Cabo Espichel : on se croirait en Irlande ou sur la côte anglaise, une immense côte rocheuse avec un plateau herbeux à l'infini et le monastère Nostra Senhora da Cabo tout au bout. Un décor de rêve, nous dormirons là, avec seulement 4 autres camions, comment est-ce possible ? marche sur le plateau, en bord de falaise mais attention elle s'écroule par endroits, tour du monastère en état de conservation extérieure impressionnant (mais toutes les portes et fenêtres sont murées). Nous envisageons même d'y rester une grande partie de la journée du lendemain pour reprendre des forces avant d'attaquer Lisbonne.

 

Lundi 18 avril

 

Et tout à coup vers le petit matin le vent s'est levé, à en soulever presque le fourgon ! Le paysage est toujours aussi beau, nous allons encore en profiter un peu avant de gagner la capitale.

 

Trois gouttes nous découragent presque mais non, le soleil revient et nous faisons une superbe balade sur la "lande", vers le phare puis ce qui pourrait un mini-camp militaire abandonné, et enfin vers les traces de dinosaures, mais là nous ne sommes pas bien sûrs de ce que nous avons vu ...

 

Il est enfin temps de mettre le cap sur Lisbonne, merci le GPS et les Gcaristes grâce auxquels nous trouvons directement le camping et les emplacements dans le secteur D, tout là-haut, propre et calme ! C'est un camping ***, en terrasses ombragées, avec une immense piscine mais ... ce n'est pas cette fois que nous en profiterons, le temps se gâte, et nous attrapons vestes et parapluies pour notre première soirée à Lisbonne.

 

Le bus passe à 200m du camping, et une fois qu'on a trouvé le bon sens pour le prendre, il suffit de bien s'accrocher car les chauffeurs conduisent comme des brutes folles. En 30 mn nous sommes en plein centre ville, il nous en faudra à peine 15 au retour car celui-là sera encore plus fou, à la limite du kamikaze !!!

 

A notre grande honte, c'est là enfin, après plus d'une semaine dans ce pays, dans le bus et en éclatant de rire, que nous réalisons que le Portugal a une heure de décalage horaire par rapport à la France et l'Espagne... notre liberté était telle jusqu'à ce jour que, lorsque nous voyons une pendule au mur d'une pharmacie par exemple, nous pensions qu'ils avaient oublié de la mettre à l'heure d'été !!!

 

La pluie arrive au bout d'un quart d'heure, rendant notre déambulation difficile et sans grande visibilité. Mais c'est sympa tout de même. Nous commençons par la Mouraria et le quartier d'Alfama, sous et autour du Castelo. Petits pavés bien glissants dans les ruelles en pente, places en tout genre, escaliers à n'en plus finir, tout y est, mais nous sommes trop mouillés et courons nous poser dans une petite gargote pour dîner de poissons avant de rattraper le dernier bus direct pour le retour. La bacaulhau n'est pas une réussite lorsqu'elle est cuite en morceaux, c'est sec et filandreux. Le prochain essai sera pour le mode a braz, en brandade semble-t-il... Gabriel a pris de la sole, et comme le sabre de l'autre jour à Olhao, c'est frais tendre et délicieux. Encore une petite note cocasse : il demande un verre de vin et on lui apporte un vinhoverde... ça sonne pareil !

 

Arrivés trempés au camion, nous passons la nuit à écouter la pluie tomber...

 

Mardi 19 avril

 

Nous prenons le temps de réfléchir avant de repartir. Nous passerons sans doute plus de temps dans les musées qu'à marcher ou prendre le tram, mais nous irons quand même... les chaussures et jeans sont encore mouillés, quelle joie !

 

Finalement après une grosse averse et une lessive, nous partons à 12h30 et ne recevrons plus que quelques gouttes de pluie et pas mal d'éclaircies dans la journée.

 

Marchons, Lisbonne est la ville aux sept collines, ça monte et descend dans tous les coins. De temps nous prenons le vieux tram 28 qui monte et redescend dans des ruelles à pic, peut à peine croiser son copain du sens inverse, c'est assez épique ... parfois il faut le tirer en marche arrière à la ficelle pour laisser passer l'autre !!! Nous montons à Graça, cette grande place aux multiples coins, église, mirador, et moultes azulejos sur les murs anciens. Visitons les anciennes petites cités ouvrières cachées au fond des cours. Montons encore plus haut jusqu'à N.Sa. do Monte, la vue est encore plus belle.

 

Puis de nouveau le 28 pour gagner le Chiado, plus branché avec de jolis restes Art déco. Le conducteur du 28 me laisse descendre mais referme la porte au nez de Gabriel... nous nous retrouverons à la prochaine station !

 

Puis le Rossio, cette gare hallucinante de baroque en plein centre ville. Remontée à pied en haut de l'ascenseur de Santa Justa (trop de queue) sur la place du Carmo. Gagnons à pied le Baixa, ses places Don Pedro, Figueira. Remontons au mirador de S.Pedro de Alcantara, et redescendons en funiculaire sur les restauradores. Bref, bref... il est l'heure de dîner au Buffet Livre avant de remonter ce même funiculaire pour admirer la ville by night puis de reprendre notre dernier bus 714 à Cais de Sodré, la gare principale. On en a plein les pattes, et dire qu'il faut recommencer demain...

 

Le camion a passé une journée tranquille, la lessive n'a qu'à moitié séché, il repleut pendant la nuit qui est toujours aussi calme.

 

Mercredi 20 avril

 

Nous partons assez tôt à Belém pour ne pas avoir trop de queue au monastère de Geronimo et, well done, cela nous prend moins d'une demi-heure pour entrer dans ce cloître extraordinairement ouvragé et cette église cathédralesque... Le soleil fait ressortir le blond des murs, nous passons là un bon moment.

 

 

 

Puis tout de suite en ressortant à droite, nous longeons le lonnnnnnnnnnnnnnnnnnnnng côté du monastère pour visiter ce qui se situe à l'intérieur, le musée de la marine. Pas assez de cartes anciennes au goût de Gabriel, mais de magnifiques maquettes d'embarcations, des grandes découvertes aux sous-marins en passant par la guerre, la plaisance et toutes les formes de pêche. Le clou du spectacle ce sont les "galères" royales décorées avec fastes et assez longues pour faire pagayer plus de cent rameurs, et les premiers hydravions dont celui qui a le premier traversé l'Atlantique sud.

 

Enfin, troisième musée mais non le moindre, nous nous dirigeons vers les Coches visibles dans une magnifique annexe du palais présidentiel et de sa garde très rigide ! Pas moins de 50 carrosses sont exposés, tous plus richement ornés les uns que les autres, ayant appartenu à l'un ou l'autre membre de la famille royale ou ... ayant été offert à un pape, un vrai lobbying apparemment !!! Ce musée semble devoir déménager vers un bâtiment neuf, c'est non seulement dommage mais aussi l'objet d'une polémique sur "en temps de crise cette construction est vraiment inutile et honteuse..."

 

Et ensuite nous retournons à Lisbonne mi-marcher mi-tramer de bas en haut et de haut en bas, le funiculaire de Bica et Bairro alto, le n°12 et la cathédrale, puis la Porta de sol, le tour du Castelo, on monte, on descend, on remonte, on dîne d'une bacalhau a bràs (enfin on apprend ce que c'est, non pas de la brandade mais une sorte de parmentier de p.de terre rapées et de morue hachée, avec de l'oeuf, le tout à la poêle, c'est un peu gras mais vraiment bon). On remonte encore un peu pour admirer une dernière fois la ville éclairée et on redescend prendre le dernier bus qui va bien nous secouer l'estomac comme d'hab ...

 

Et une minute après notre retour au camion, il se remet à pleuvoir, nous avons eu de la chance toute la journée !

 

Jeudi 21 avril

 

Il a plus presque toute la nuit, mais au réveil le ciel est bien dégagé. Au menu tranquillement : rangement servitudes et ménage, avant de quitter Lisbonne par la tour de Belém et la côte.

 

La tour de Belém est assez impressionnante, le petit parking où nous étions garés aussi, un couple de jeunes français à côté de nous s'est fait vider sa voiture pendant qu'ils la visitaient et que je préparais notre déjeuner... ils avaient oublié 1. de fermer les portes à clé et 2. le sac avec les papiers de monsieur à l'intérieur sans parler de 3. leurs valises obligatoirement dans le coffre, les pauvres !!!

 

Quitter Lisbonne par les bords du Tage et la côte s'est révélé une galère d'échangeurs et d'embouteillages, et finalement nous avons obliqué droit sur Sintra sans s'arrêter jusqu'à Mafra pour son monastère/palais totalement démesuré. Nous passerons la nuit sur le parking de droite à la porte de la guitoune militaire...en effet, l'armée occupe une des ailes du bâtiment.

 

Vendredi 22 avril

 

Il pleut dès la nuit tombée et encore ce matin au réveil mais nous avons prévu la visite de l'intérieur, ça tombe bien. Construit au XVIII siècle, il possède un millier de pièces et 4500 portes et fenêtres, une bibliothèque de 85m de long, l'hospice des moines avec ses chambres-couchettes (un petit peu de Beaune...) et sa pharmacie, une visite surprenante ! Grand contraste entre la déco romantique des appartements royaux et la partie blanche et bois des moines...

 

Nous y passons 1h1/2.

 

Puis, encore sous la pluie, nous prenons la route de Péniche. Le paysage a changé. Nous traversons de vastes étendues maraîchères, et apercevons même au loin quelques plantations de serres !!!

 

Sur les falaises de Péniche, pourtant grandioses, nous descendons à peine quelques minutes de voiture en raison des trombes d'eau qui persistent, c'est dommage, nous aurions aimé faire une grande marche en bordure des rochers empilés. Heureusement cela se calme quand nous atteignons la citadelle, visite émouvante : elle a longtemps servi de prison pour les prisonniers politiques opposés au régime de Salazar. On en visite le parloir et les anciens couloirs de cellule, ainsi que les cours et autres tristes souvenirs. L'histoire de la révolution est exposée sur des panneaux et il y a foule de portugais.

 

Une envie de caldeirada (sorte de bouillabaisse) tenaillant Nicole depuis un moment qui ne pouvait être assouvie au resto qui ne les servent que pour deux (mais assez pour 4) personnes et Gabriel n'en voulant à priori pas, on court acheter un seau en plastique pour en acheter une exceptionnellement consentie "à emporter" !!! Super dîner le soir, on a aimé tous les deux et il en reste pour la semaine ...

 

Puis on repart pour Obidos, il repleut et ça n'arrêtera plus jusqu'au lendemain midi. Nous passons la nuit sur le petit parking dédié aux cc et tenu par un gentil portugais parlant français, et nous n'allons malheureusement pas faire la visite du soir...

 

 

 

Samedi 23 avril

 

Et donc au réveil il pleut encore, nous nous harnachons pour quand même pénétrer les enceintes de ce bourg remarquablement conservé et nous faisons une visite rapide et trempée... L'office du tourisme nous prédit une amélioration météo durable à partir de 15h, c'est ce qu'on verra !

 

 

 

Après Obidos c'est le monastère d'Alcobaça qui est au programme, et miracle, oui, nous y arrivons sous un soleil plus que bienvenu pour étaler discrètement nos affaires à sécher dehors, parapluies compris qui vont bien entendu s'envoler mais une charmante dame nous préviendra ...

 

Le monastère est passionnant, la partie église immensément haute est totalement dépouillée, c'est rare, en pierre blanche et dorée; elle abrite les tombeaux du roi Dom Pedro et son épouse, Inès de Castro. La partie couvent est tout aussi immense, réfectoire, cuisine, dortoirs, salle capitulaire, deux cloîtres (au moins), parloir, etc. Nous terminons par un petit tour de la partie ancienne de la ville et ses deux rivières : Alco et Baça !!!

 

Enfin nous gagnons Nazaré, ou plutôt O Sitio sur la falaise au-dessus où nous avons prévu de faire étape. C'est mi-soleil mi ombre avec beaucoup de vent, mais il ne pleut pas. Nous en profitons pour marcher et nous oxygéner un peu... et faire un scrabble endiablé.

 

Dimanche 24 avril

 

Grand soleil ce matin et nous déambulons jusqu'au phare et le long de la falaise, panorama somptueux, sur Nazaré et ses environs.

 

Nous repartons en traversant la ville sans s'arrêter, direction le monastère de Batalha, immense pâtisserie gothique, que nous ne pourrons visiter car contrairement aux indications c'est fermé le dimanche de Pâques. Sans trop de regret, le soleil nous entraîne plutôt vers les arbres et la nature. Pause pique nique dans les bois et visite des fouilles romaines de Conimbriga.

 

Intéressantes, en un sens moins que celles de Mirobriga où il y a plus de constructions préservées à admirer; par contre, le nombre de mosaïques de sol particulièrement bien conservées vaut le détour. Il y a également un petit musée très bien présenté.

 

En fin de journée nous atteignons notre prochaine étape, Coimbra, ville universitaire s'il en est avec une des plus anciennes facs du pays, construite en 1261, entourée d'une foule d'autres bâtiments scolaires de tous les siècles suivants jusqu'à nos jours. Nous nous garons dans une rue tranquille de l'université, juste devant le musée géologique, et comme tout est fermé pour le dimanche de Pâques et le lendemain 25 avril jour de célébration nationale de la révolution des oeillets, c'est vraiment un bon coin tranquille (on imagine que pendant les cours ce peut être différent ...).

 

Après dîner c'est l'une de nos plus belles promenades du soir, par ces ruelles pavées et en pente, on se croirait dans un film; en plus il n'y a donc exceptionnellement un chat, c'est un peu fantomatique. Ce n'est pas la première fois que nous visitons un coin qui nous paraît devoir servir de décor de ciné... Nous découvrons la vieille cathédrâle, l'ancienne bibliothèque universitaire - et espérons pouvoir visiter demain mais jour férié ce n'est pas gagné !

 

Lundi 25 avril - Fête nationale -nous espérons des surprises ...

 

Nuit supertranquille sauf... le vent qui s'est levé vers 3h du matin et qui a soufflé comme jamais vu jusqu'à 7h. On s'est cramponné et le camion a gardé sa place !

 

Et youpee, malgré le jour férié l'ancienne université est ouverte et visitable... et somptueuse. Bibliothèque archi-baroque, chapelle toute carrelée d'azulejos, salle des actes et salle des examens magnifiques, vraiment c'est une belle visite dans une belle ville, encore une en pente mais nous sommes habitués ! nous montons et redescendons donc allègrement les marches et pavés, la cathédrale est fermée ainsi que les musées, mais la promenade est vraiment agréable. La vue sur le rio Mondego ensoleillé nous enchante. Bref, personnellement j'ai préféré largement Coimbra à Evora !

 

Vers 13h nous remontons la vallée du Mondego, sinueuse et très belle, pour un arrêt repas sur sa rive sous le village de Penacova. Servitudes à l'aire de services toute neuve à côté des bombeiros, merci monsieur le maire, puis nous entrons dans la forêt de Buçaco pour voir notamment le Buçaco Palace Hôtel, une espèce de folle pâtisserie construite sur le site d'un ancien couvent avec de beaux jardins, sise sur le haut de la colline qu'il faut payer pour gravir en voiture (et cher, 7 €!).

 

Après cela tout droit direction Aveiro et là malheureusement c'est un peu la galère pour trouver un coin calme et sympa pour dormir. Nous finissons par le trouver à 10km, sur un immense parking dans le bourg de Gafanha da Nazaré, et là nous sommes très bien.

 

Mardi 26 avril

 

La nuit nous a permis de reprendre des forces et nous allons donc découvrir la "Venise du Portugal" et ses canaux et ses gondoles ....

 

En fait nous faisons une jolie promenade dans la vieille ville et le long des canaux, sans prendre les molinceiras colorées à moteur ! Gabriel fait même quelques achats chez Springfield, dans une galerie commerciale moderne là où devaient exister un vieux quartier au bord de l'eau. L'ensemble de la ville est restructur avec goût, plutôt une réussite.

 

Il est temps de mettre le cap sur Porto, non sans s'arrêter pour déjeuner à Valéga pour visiter son incroyable église, extérieur et intérieur recouvert d'azulejos de couleur représentant des scènes religieuses, plafond marqueté, un chef d'oeuvre en son genre. Les abords étaient en cours de réfection.

 

Et on arrive à Porto, en tentant de se garer non loin du pont Luis pour le traverser et aller s'enquérir des campings à l'office du tourisme situé en face de la cathédrale. Quel spectacle, en arrivant, cela nous frappe plus que l'arrivée à Lisbonne, c'est purement époustouflant. Et nous promet encore de longues heures de montée-descente ...

 

Bref une fois les renseignements obtenus, nous repartons vers le camping et choisissons l'Orbitur à Madalena, un 4 étoiles à 13,90 € la nuit moins 20% parce que nous avons plus de 60 ans, yesss au moins ça sert à quelque chose, car, dans ce pays et contrairement à la France et l'Espagne, les réductions dans les musées etc. ne commencent qu'à 65 ans !!! Nous voilà bien installés sous les eucalyptus...

 

Mercredi 27 avril (trois semaines déjà, c'est incroyable comme ça passe vite)

 

Réveil au grand soleil. On va prendre le bus 906... il met environ 40' pour rallier le centre ville (et seulement 25 le soir au retour, moins de circulation et moins d'arrêts demandés).

 

Le même éblouissant en découvrant Porto de l'autre côté du Douro, et en avant marche, c'est parti pour la tournée des grands ducs. Cathédrale, palais de la bourse avec ses belles salles et son salon arabisant délirant, ruelles places églises, les azulejos (en grande partie sous bâche pour cause de restauration ) de la gare Sao Bento, l'escalier royal de la librairie Lello, petite balade en tram le long du fleuve, poisson en terrasse, rua das Flores et ses couleurs - mais malheureusement partout, dans toutes les rues, grandes ou petites, la même quantité incroyable et navrante de maisons livrées à l'abandon, délabrées, souvent murées, parfois il ne reste que la façade... et ce n'est pas maintenant que le pays ou la ville pourra lancer une vaste campagne de subventionnement à la réhabilitation ! Cet abandon se confirme à la nuit tombée car la plupart des façades restent obscures et sans vie.

 

Jeudi 28 avril

 

Nous allons quitter le camping ce matin pour tenter de nous garer à Porto et visiter librement la ville afin d'être au plus près ce soir. Nous choisissons le parking conseillé le long des quais rive gauche au-delà des chais, libre et gratuit, où ont visiblement dormi plusieurs autres cc.

 

Au programme de ce jeudi quelques visites avec la Porto card : la tour des Clerigos, pas si long les plus de 200 marches à monter finalement et une vue panoramique à ne pas rater; le musée du tram, très sympa, la maison romantique avec la chambre mortuaire du roi Carlos Henrique, et le musée du vin de Porto, sans intérêt aucun ... le reste du temps, on flâne dans les rues, on expérimente bus tram et funiculaire, on profite des jardins du palais de cristal, du jardin des sentiments, des terrasses sur les remparts au-delà du pont Luis I, juste au-dessus de vieilles masures quasiment en ruine, on se demande comment certaines peuvent encore être habitées ! On traverse le Douro et on explore les rues de la rive gauche avant de regagner le camion et partir le long du fleuve...

 

Etape à Melres, sur le parking du port, un très bon coin en théorie mais agrémenté en pratique d'aboiements autres chants du coq ... dommage.

 

Vendredi 29 avril

 

On continue à remonter la vallée du Douro. C'est vraiment une très belle route, archi-sinueuse, et si variée : elle commence avec une végétation luxuriante, et se poursuit, tantôt au bord du fleuve tantôt sur les coteaux, avec de plus en plus de vignes et de moins en moins d'arbres, jusqu'à la déforestation complète en arrivant dans le secteur des grands producteurs ! leurs plantations sont en terrasses extrêmement escarpées et il n'y a place sur la rive que d'un côté pour le train et de l'autre pour la route étroite. Nous allons jusqu'à Pinhao, le site est magnifique mais le village plus que quelconque. Pique nique au bord du Douro et retour par le même chemin jusqu'à Mesao Frio où nous bifurquons vers le Nord, Amarante, sans arrêt, puis Guimaraes où nous dormons dans un lotissement résidentiel en remettant la visite au lendemain car il a commencé à pleuvoir.

 

Samedi 30 avril

 

C'était la fête de la ville avec musique et feux d'artifice, mauvaise pioche ! et ce matin il pleut encore, nous allons filer droit sur Braga. Qui d'emblée nous paraît plus sympa et plus abordable d'accès. La pluie s'est arrêtée à notre arrivée et nous déambulons sur la place de la République, l'avenue de la Liberté, et tout autour de la cathédrale, avant de nous attabler pour déjeuner (vers 14h30) au café Vienna. Des bandas et des costumes assurent le spectacle tout autour des jets d'eau, nous sommes bien tombés c'est l'ouverture du salon du livre (auquel nous n'irons pas !). Et puis à l'heure du café, ce sont des trombes d'eau qui s'abattent sur la ville, nous restons au café puis décidons d'acheter un grand parapluie chez les chinois (les lojas ou boutiques chinoises fleurissent dans toutes les villes) pour aller voir de plus près certains monuments et jardins.

 

Nous voulons passer la nuit là-haut au sanctuaire Bom Jesus. En fait nous arrivons encore plus haut, à la basilique du mont Someiro, et montons les marches jusqu'à l'édifice pour voir qu'il y a des parkings à profusion tout autour. Nous en choisissons un bon et plat et dînons tranquillement jusqu'à ce que un autre type de musique que la veille nous parvienne : bien religieux cette fois. Nous retournons sur le parvis et O surprise, des chandelles sont en cours de mise en place le long des marches et tout autour.

 

Renseignements pris, on célèbre ce soir la béatification de Jean Paul II... une centaine de marcheurs accompagnent la procession qui monte les marches peu après et entre pour une messe dans la "crypte" moderne construite sous la basilique, rejointe par des pratiquants qui sont montés en voiture. La musique est magnifique, accompagnée par les garçons de la confrérie San Domingo et une chorale de femmes. Nous n'assistons pas à la messe et retournons passer une nuit calme sous la pluie qui a repris de plus belle.

 

Dimanche 1er mai

 

C'est la fête des mères au Portugal : Dia da Mae.

 

Il pleut toujours et fort, c'est dommage car nous partons pour Viana do Castelo et le parc national de Peneda Geres...

 

Optimistes, nous allons à Viana et déjeunons et siestons en attendant une accalmie, qui arrive et nous permet de visiter cette ville contrastant complètement avec le reste du pays. Belles rénovations, peu de maisons à l'abandon, richesses étalées, port quais et bâtiments modernes, et prix des restaurants prohibitifs !!!

 

En prime nous visitons le Gil Eannes, ancien navire hôpital pour les campagnes e morue dans le grand Nord qui a cessé de servir avec le remplacement de la pêche à la ligne par la pêche au chalut. Emouvant et instructif.

 

Nous montons dormir comme hier au pied d'une basilique, sur la colline Santa Lucia. Il fait clair, la vue est magnifique et la nuit très calme.

 

Lundi 2 mai

 

Au matin, ce sont les poseurs de pavés qui nous réveillent... on pose des pavés partout dans ce pays, et c'est d'ailleurs pénible pour rouler (ça fait du bien quand ça s'arrête !)...

 

Grand soleil et admirable vue de là-haut, encore des installations démentielles autour de l'église, jardins parcs fontaines escaliers parkings à n'en plus finir.

 

Nous suivons ensuite le Lima pour visiter Ponte de Lima, bourg ancien très agréable avec pont médiéval + pont romain et énorme auberge pour les pèlerins sur la route de St Jacques (nous en verrons une demi-douzaine en shorts avec canne et sac à dos). Déjeuner en terrasse avec menu complet typique à 5 € comprenant soupe plat de poisson pain boisson et café ! puis c'est reparti vers l'Est, sans s'arrêter à Ponte da Barca pour gagner le parc national de Peneda-Geres et le bourg de Lindoso (arrêt servitude en passant au camping de Ambos-os-Rios en pleine préparation d'ouverture pour le 15 mai mais nous qui permet aimablement vidange et remplissage).

 

Lindoso est perché au dessus d'un barrage et d'un lac sur le Lima et est intéressant à plus d'un titre : castelo en assez bon état, environnement de montagnes dominant le lac, et champ d'Espingueiros, ces greniers à grains (de maïs généralement) en granit montés sur pilotis, avec des croix sur le pignon, on dirait un cimetière d'un genre nouveau, c'est assez surprenant et on nous dit qu'ils servent encore parfois. Chaque famille a le sien ou parfois un grand espingueiro est partagé à plusieurs. Nous nous installons pour la nuit au pied du château face à la vallée, c'est assez grandiose !

 

Mardi 3 mai

 

Nuit calme, réveil au chant du coq, le soleil sort de la brume...

 

Nous faisons un petit tour dans le vieux village et dans les vignes au-dessus; c'est un méandre de ruelles pavées à s'y perdre...le panorama est splendide et l'on comprend qu'il y ait foule de randonneurs en plein été. Par contre, l'accueil à l'office du parc national est épouvantable, même pas de réponse à nos bonjours ni de document offert ni personne pour souhaiter nous renseigner !

 

Parcourir ensuite la route tortueuse du parc est un enchantement (et encore, le nombre de délaissées laisse entrevoir ce que route sinueuse voulait dire ...). Nous passons par l'Espagne, la route qui monte au col est large et bien entretenue. Mais dès le poste frontière franchi, elle devient étroite et mal entretenue, surtout pendant les premiers kilométriques. Cela n'empêche que c'est beau beau beau...Nous plongeons droit sur le barrage de Ventosa puis suivons le rio Cavado. Vue surprenante plus loin, le barrage suivant est vidé, on dirait un canyon gigantesque, avec des restes de murs dans le fond, c'est impressionnant.

 

Nous continuons sur la 103 qui contourne un troisième barrage et son lac bleu pour arriver à Chaves, où nous nous posons sur le parking des thermes (dont nous goûtons l'eau chaude à 73°C ! bon on va la laisser refroidir, et elle n'est pas mauvaise.

 

En route nous nous étions laissés entraîner par des panneaux marrons à droite et à gauche signalant des curiosités, et avons ainsi découvert les anciens moulins à eau de Vila da Ponte, village vivant encore au siècle médiéval, où chaque maison semblait avoir son propre espingueiro, et plus loin un four communal, des bornes milières et d'autres petites choses qui ont enchanté notre journée.

 

Visite de la vieille ville de Chaves, qui est assez jolie mais totalement inanimée, on n'a pas l'habitude, où sont passés les paseandos ???

 

 

 

Mercredi 4 mai

 

Nuit calme, au réveil le ciel est bien gris.

 

Cela fait juste quatre semaines que nous sommes partis !

 

Et nous continuons la 103, belle, désertique par endroits et jonchée de genêts et de bruyères, un vrai tableau, verte et couverte de chênes et de vignes à d'autres, avec des délaissées à donner le vertige... cette route est vraiment à ne rater sous aucun prétexte. Nous déjeunons dans un endroit improbable, loin de tout et dominant tout !!!

 

Enfin nous arrivons à Bragance, où un magnifique parking est aménagé en terrasses pour les cc sous la citadelle. Et c'est parti pour monter, descendre et déambuler dans les rues, finalement c'est plus petit que nous ne le pensions mais là aussi les crédits européens nous semblent avoir été dilapidés dans les pavés et la déco plutôt que dans la construciton économique.... seuls les TP tirent leur épingle du jeu, mais après ???

 

Jeudi 5 mai

 

Horrible nuit dans cet endroit pourtant idyllique : les chiens des collines environnantes n'ont jamais cessé d'aboyer et de se répondre, quel cauchemar ! il fait très beau, à nous le parc national de Montesinho avant de quitter définitivement le Portugal pour l'Espagne et la maison... quelques achats s'imposent donc : des fèves, de la morue séchée, de la soupe portugaise (mais oui, j'en ai mangé tous les jours de leur soupe de légumes), et peut-être du vin ?

 

Avant de partir, nous visitons le musée du masque et du costume, qui nous donne envie de revenir au moment des fêtes... et le castelo en parfait état, avec son musée militaire dans la tour principale qui est assez intéressant.

 

Ensuite l'enchantement de cette route du Nord se poursuit, avec des paysages époustouflants (encore). La N 218-1 nous amène à Rio de Onor, un bout du monde pittoresque auquel répond, 250m plus loin, le village encore plus antique de Riohonor de Castilla, eh oui ! nous sommes en Espagne, on comprend le paysan qui nous parle ! Nous marchons de l'un à l'autre, les pavés s'arrêtent à la frontière et le bitume prend le relais côté espagnol... où des rebelles ont effacé le mot Castilla sur les panneaux, vieille revendication de n'être que du Léon et pas de la Castille.

 

Petit crochet vers Guadramil, encore plus bout du monde si possible, endormi au pied de son église dans laquelle une femme du pays anime un office pour ses voisines.

 

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Retour à Rio de Onor/Riohonor et remontée dans une aussi belle étendue à perte de vue, y compris une crête couverte d'éoliennes, jusqu'à Puebla de Sanabria. Nous nous garons sur le parking à flanc de coteau sur la route du camping, en haut là où il est à peu près plat... Après dîner, une visite de la ville by night nous surprend par l'état de rénovation des maisons et des rues, cela méritera d'y retourner demain matin faire quelques photos.

 

Vendredi 6 mai

 

Nuit calme. Le temps est plutôt gris et bien frais. Nous retournons prendre quelques photos dans le haut de la ville puis reprenons la route de l'Est, en passant au large de Palencia, Burgos, déjeunant à Mazariegos, un incroyable village aux murs de torchis, avec un ancien monastère dont les tours sont couvertes de nids de cigognes qui poussent leurs petits dans leurs premiers envols... pour arriver finalement à Tudela qui sera le point de départ demain de notre dernière découverte.

 

A Tudela nous retrouvons l'atmosphère espagnole des soirées où les gens pasean dans les rues et les places, boivent des bières en terrasse, et jacassent si fort qu'on les entend du bout de la ville. Nous paseamos aussi et découvrons que ce soir est soir de fête, tout le week end en réalité c'est la fête des verduras !!!! sous le kiosque de la place principale est monté un gigantesque dessin de légumes (représente peut-être une pizza ???) : tout autour des demi-artichauds et des salades, puis un rang d'asperges, puis des rayons de carottes choux-fleurs champignons choux rouges olives poivrons de toutes les couleurs composent des dessins de feuilles et fleurs, c'est magnifique !

 

Sur une autre place il y a un dîner géant pour les habitants qui le souhaitent. Sur une autre encore, nous prenons un verre au son d'un orchestre tradi-rock.

 

Bref nous sommes tombés un bon soir, et en plus il fait très doux.

 

Samedi 7 mai

 

Nuit très calme dans notre rue résidentielle à deux pas du centre. On n'entend que les pigeons...et ce matin ils ont apporté une petite pluie peu sympathique. Nous refaisons tout de même un tour en ville pour visiter la cathédrale et prendre quelques photos puis prenons la route pour découvrir les Bardenas reales.... un must inattendu en pleine Navarre !!!

 

On se croirait dans le désert, ce ne sont que monts et petits canyons argileux, tout secs quand nous commençons le tour en camion des 25 km du parcours, puis quand nous voulons marcher un peu la pluie se met à tomber à seau et le paysage se gorge d'eau qui dégouline et inonde tout sans pénétrer le sol. Quelques randonneurs se font surprendre, ils ne sont pas bien propres à l'arrivée... l'intérieur du polygone abrite un camp militaire, l'extérieur est libre d'accès pour les VTT et marcheurs. Nous regrettons bien le mauvais temps et tenterons de revenir. Soit au printemps comme là, mais en été le paysage est certainement encore différent car les étendues vertes éclairant cette étendue ocre, cultivées ou non, doivent avoir complètement disparu.

 

Cela fait une drôle d'impression de ressortir de là... et nous remontons direct sur la France en faisant un crochet en Gironde pour une petite visite à belle-maman avant de rentrer à la maison.

 

Dimanche 8 mai

 

Retour à Foix. Fin du voyage. Nous avons fait 5.500 km !!!

 

Il reste à trier les photos et imprimer le récit de ce très beau périple... et à se remettre à soigner le jardin abandonné pendant ces quatre semaines et demi.