Petit voyage en Aragon - Mars 2016

Jeudi 24 mars 2016

 

Départ de Foix vers 10h, direction l'Espagne par St Girons St Gaudens (achat d'un clavier pour ma tablette au Leclerc, cela évite d'emporter l'ordinateur et de se le faire voler...) et le tunnel de Vielha. Le temps est au grand beau, frais, pour traverser le Val d'Aran et arriver dans ce paysage grandiose de montagnes enneigées.

 

Nous quittons la N230 après Vilaller et prenons vers l'Ouest la N260 qui nous fait passer par deux cols à plus de 1400 m d'altitude. Sous ce beau soleil nous nous arrêtons plusieurs fois pour profiter du panorama à 360° et de la totale quiétude des lieux. Quiétude qui ne va pas durer car demain c'est vendredi saint, il semble que les espagnols en aient fait un jour férié et la fin de journée verra affluer les vacanciers de Pâques… finalement nous apprenons que c'est toute la semaine sainte qui est synonyme de vacances !

 

Première étape Castejon de Sos, le petit Chamonix du coin. Jolies vieilles ruelles, et départ de multiples randonnées. Nous opterons pour le sentier de l'Ermita de la Virgen Gracia, une heure et demi de marche tranquille aller-retour vers cette petite chapelle romane perdue dans les bois.

Et ensuite une route improbable au fond des gorges de Ventamillo, étroite, tournicotante, et très fréquentée donc ce soir, nous conduit à 25 à l'heure jusqu'à Campo, notre bivouac facilement trouvé sur le parking municipal.

 

Castejon de Sos
Castejon de Sos
Les "bad lands" aragonaises...
Les "bad lands" aragonaises...

 

Vendredi 26 mars
Nuit très calme, réveil ensoleillé au cœur des montagnes, à 691 m d'altitude.

 

Malgré le ciel qui s'est voilé peu à peu, quelle riche journée nous avons vécue...

 

 

Nous quittons Campo par un paysage totalement différent de la veille.La route n’est plus encaissée et a été récemment redressée et revêtue, elle traverse ce qu'en anglais on appelle des "bad lands", reliefs érodés en forme de cônes en roches relativement meubles pour prendre des allures lunaires !  Nous bifurquons vers Los Molinos pour aller découvrir le monastère de S.Victorian, le plus vieux monastère d'Aragon.Il est fermé à la visite mais on peut admirer son extérieure totalement restauré.

 

 

De là nous nous laissons tenter par un chemin d'une heure vers des chapelles d'ermites, d'abord l'ermita San Anton puis l'ermita de la Espelunga, accrochée à la paroi et de la même couleur que celui-ci, elle ne se découvre qu’à la fin d'une grimpette de dernière minute... super coin, panorama à 360° propice à un instant de méditation...

 

Ainsa, la citadelle
Ainsa, la citadelle

 

Nous redescendons et prenons la route qui coupe vers El Puego de Araguas, un ancien village de vignerons reconverti en chambres d'hôtes, de l'autre côté de la vallée. Là encore beaucoup d'argent investi pour de belles restaurations. Merci l'Europe !!!

 

Après les servitudes au camping de Labuerda (7 euros, abusif) nous nous garons sur le parking du bas d'Ainsa et montons découvrir la vielle ville par un bel escalier de granit.La vieille ville ce sont deux ruelles pavées débouchant sur une immense Plaza Mayor, elle-même débouchant sur une citadelle. Surprenant, très fréquentée en mars ce doit être inaccessible en été.

 

Ainsa, la plaza Mayor
Ainsa, la plaza Mayor
Le barrage de Mediano
Le barrage de Mediano

 

Nous prenons ensuite la route du Sud. Suite des surprises... Nous longeons des petites curiosités comme la tour de Semitier, le donjon d'Abizanda ou les villages de Morillo et Locuierre, expulsés pour cause de barrage reconvertis en gîtes de vacances.  Mais surtout nous arrivons, au niveau du barrage, en face de quelque chose... une usine, une citadelle ??? que nenni, c'est un sanctuaire (bizarre ce nom évoque pour nous plutôt un lieu discrètement réservé) de Torreciudad ! trop récent sans doute pour figurer dans notre Lonely de 2011,  tout paré de briques roses, c'est une énorme construction dont nous approchons pour découvrir des parkings bondés de voitures. Personne sur les terrasses d'accès et pour cause : ils sont tous à l'intérieur, grand comme une salle de concert, avec un balcon plein lui aussi. Nous en faisons le tour après la messe, c'est hallucinant.

 

 

Vite vite nous repartons avant que la foule des fidèles ne regagnent leurs véhicules et atteignons enfin Barbastro, notre dernière étape religieuse du jour : en effet des tambours et trompettes retentissent dans les rues, et il nous faudra attendre 20h pour assister au spectacle rituel du vendredi saint : le défilé dune vingtaine de confréries, chacune d'une centaine de participants, comportant pénitents, musiciens et porteurs d'effigies religieuses (au moins 24 porteurs par palanquin).Bref pour nous du jamais vu, on en prend plein les yeux et plein... les oreilles

 

Retour au camion garé sur le grand parking municipal, pour dîner et surtout se réchauffer car il fait froid à la nuit tombée.

 

La cathédrâle de Barbastro
La cathédrâle de Barbastro

 

Samedi 26 mars
Nuit calme, réveil frisquet, nous allons faire une jolie promenade dans les rues ensoleillées de Barbastro, qui a retrouvé son calme...Cathédrale, mairie, palais, tout est rose et fort bien restauré. D'ailleurs c'est l’Aragon dans son ensemble qui est entretenu, la plupart des villages traversés l'est aussi.

 

 

Nous poursuivons par Alquezar, entrevu sous la pluie en randonnée il y a  4 ans. C'est un splendide bourg perché au-dessus des gorges du Vero, et les enorrrrrrrmes parkings à l'entrée sont bondés en ce samedi de Pâques. Nous montons jusqu'à la collégiale San Martin et son joli cloître en triangle, parcourons les ruelles et placettes, là encore tout est rénové et accueillant.  L'effort touristique se ressent aussi au niveau des balades, le balisage et les panneaux sont nombreux, précis, visibles de loin... la France pourrait en prendre de la graine !

 

Canyon d'Anisclo
Canyon d'Anisclo

 

La remontée vers le Nord s'effectue par la A2205, pittoresque, étroite et tortueuse, avec arrêt obligé au-dessus des gorges de l'Ena. Nous mettons un "certain temps" à atteindre Ainsa par cette route, puis Escalona... puis les 12 km improbables le long du rio Vellos menant au canyon de Anisclo; juste possible pour les fourgons mais vraiment impraticable pour les camping-cars...


Nous nous trouvons au cœur du parc national du Mont perdu et d'Ordesa.

 

Malheureusement le temps change à notre arrivée et nous faisons juste le petit parcours de l'ermitage St Uber. Après hésitation, dormir là pour marcher dans le canyon demain ou partir ? nous repartons par la route 631, revêtue mais sans bas-côtés, passant par Nerlin et le col de Fanlo avant de redescendre sur Sarvisé (encore plein de marcheurs) et d'atteindre Torla, "village" de montagne aux immenses parkings ... c'est l'entrée de la vallée de Ordesa, inaccessible en voiture pendant la semaine sainte et le mois d’août. Des navettes doivent nous y emmener demain...

 

 

Dimanche 27 mars
Il a plu pendant la nuit, mais le beau temps semble revenir, ce que nous confirme le visitor's center.  Nous prenons donc un ticket de navette pour monter jusqu'à La Pareda, départ de la rando dans la vallée d'Ordesa... et quelle rando, longeant la rivière et montant régulièrement par un sentier bien tracé et totalement enneigé ! raquettes ou crampons auraient été bienvenus. Et au milieu des marcheurs bien équipés nous en voyons en bottines ou baskets à la mode... ça glisse et ça dérape, et nous aussi un tantinet d'ailleurs !!!

 

Mais que c'est beau, nous accédons à plusieurs cascades et nous arrêtons aux Grados de Sosao, une suite de chutes d'eau au pied des falaises, de toute beauté. Le chemin continue par un petit raidillon que nous ne franchirons pas, ce but-là nous convient très bien. A l'arrêt nous nous refroidissons et le pique-nique est vite avalé ! juste le temps de reprendre des forces pour le retour...

 

Ce fut une magnifique journée.  Nous quittons Torla par la route sinueuse mais en très bon état qui mène à Biescas, puis arrivons à Jaca, notre prochaine étape.  Après avoir un peu tourné dans le centre, nous nous posons comme les autres sur le parking du complexe sportif en bas de la ville.

 

La citadelle de Jaca
La citadelle de Jaca

 

Lundi de Pâques
Nuit très calme, réveil humide... nous espérons visiter Jaca.  Il fait froid et plutôt désagréable quand nous nous lançons dans le vieux centre, pour admirer d'abord la cathédrale, romane et monumentale, puis la tour de l'horloge, la mairie, l'église Santiago, le palais épiscopal et les petites ruelles.Nous arrivons enfin à la citadelle, qui ne se visite qu'avec un guide, assez intéressant dans ce site parfaitement préservé, maintenant je connais la différence entre un bastion et ses deux casemates !....

La citadelle renferme aussi un musée de guerres miniatures, retraçant à l'aide figurines et de décors l'histoire des batailles de l'homme depuis que le monde est monde... très bien fait mais guère réjouissant !

Gelés et affamés nous sommes allés déjeuner à l’heure espagnole pour sortir de table près de 16h !!! Menu plus que complet pour 12,10euros...

 

Et ensuite nous avons pris la route de France, en passant par la gigantesque gare de Canfran, quasiment désaffectée, de plus de 240 m de long avec 365 fenêtres et 156 portes… ; puis par le col du Somport, sous le soleil revenu, et plusieurs petites routes enchaînées, ce n'est pas direct pour aller à Lourdes !!!

 

Arrivés là, nous tournons un moment avant de découvrir le parking de l'esplanade, ouvert aux cc en cette saison, ça tombe bien (en haute saison il est garni de barres de 2m).

 

Mardi 29 mars
Nuit moyennement calme, il devait y avoir une boite dans le coin... réveil sous un ciel gris mais sec, nous pourrons visiter les lieux. Vite fait.

 

la gare de Canfran...!
la gare de Canfran...!
St Bertrand de Comminges
St Bertrand de Comminges

 

Sur la route du retour nous nous arrêtons à St Bertrand de Comminges, dont nous re-visitons la cathédrale, pour enfin arriver à la maison aux environs de 18h.

 

Quel beau voyage !